Comment faire évoluer l’organisation de la DSI face aux enjeux de croissance et de digitalisation de l’entreprise ?

Dans un environnement où la transformation numérique impacte tous les secteurs d’activité, la Direction des Systèmes d’Information (DSI) est devenue un levier stratégique essentiel à la compétitivité des entreprises. Longtemps cantonnée à un rôle de support technique, la DSI est désormais une fonction au cœur de la performance et de la croissance. Mais pour jouer ce rôle, encore faut-il que son organisation soit alignée avec les enjeux stratégiques de l’entreprise.

Nos consultants en performance numérique vous aident à répondre aux nouveaux enjeux d’organisation de votre DSI pour les aligner sur les enjeux stratégiques de votre entreprise.

Quels sont les enjeux de performance et d'organisation de la DSI les plus courants aujourd'hui ? 

Optimiser l’organisation d’une DSI ne relève pas seulement d’un enjeu technique. Il s’agit surtout de répondre à des enjeux de performance très concrets que rencontrent les entreprises, quelle que soit leur taille ou leur secteur d’activité. 

Voici les principaux enjeux de performance et d'organisation auxquels les DSI sont confrontées aujourd'hui : 

Accompagner la croissance et la transformation de l'entreprise

Que ce soit pour une PME en pleine expansion ou une ETI en transformation, la DSI doit s'adapter à une augmentation exponentielle des besoins digitaux, des outils et des projets. 

L'enjeu est de structurer une organisation agile et scalable, capable d'absorber la montée en charge, d'anticiper les besoins futurs et de garantir la continuité opérationnelle. 

Cela implique de clarifier les rôles, de dimensionner les équipes et de mettre en place une gouvernance informatique robuste pour accompagner efficacement le développement de l'entreprise. 

Renforcer la collaboration DSI-métiers

La vitesse des innovations numériques et l'accélération des projets de transformation digitale peuvent créer des frictions entre les équipes informatiques et les métiers. 

La DSI doit transcender son rôle de support technique pour devenir un partenaire stratégique et proactif. L'objectif est de fluidifier la collaboration, d'améliorer la compréhension mutuelle des besoins et des contraintes. Il s’agit aussi d'assurer une meilleure adéquation entre les solutions IT et les objectifs métiers, notamment pour répondre aux exigences de performance (choix des solutions, respect des délais et budgets, maîtrise des coûts et de leur analytique OPEX/CAPEX).

L'intégration de profils tels que les Business Relationship Managers (BRM),  les Assistants à Maîtrise d'Ouvrage (AMOA) ou les chefs de projets, et leur rattachement optimal (à la DSI ou aux métiers), devient alors centrale pour une gestion de projet efficace et une meilleure performance opérationnelle.

Faire évoluer les compétences des équipes IT et gérer la pénurie de talents

L'obsolescence rapide des technologies et l'émergence de nouveaux domaines (cloud, cybersécurité, IA, data analytics, méthodes agiles) exigent une mise à jour constante des compétences des équipes IT. 

La DSI doit relever le double défi de faire évoluer les compétences existantes, en investissant dans la formation et l'acculturation aux nouvelles approches, et d'intégrer de nouveaux profils spécialisés (Data Analyst, Architecte Cloud, Expert Cybersécurité, Chef de projet IA, etc.). 

La difficulté à recruter et à retenir ces talents rares dans un marché du travail en tension exige une réflexion sur des stratégies de sourcing diversifiées. L’externalisation de certaines fonctions ou le recours à des consultants spécialisés sont aussi des mesures possibles  pour couvrir l’ensemble des besoins IT et maintenir un haut niveau de performance. 

Quels sont les axes clés à travailler pour répondre à ces enjeux ?

Pour faire évoluer efficacement votre organisation DSI, vous devez identifier les actions à engager et définir une trajectoire adaptée pour les mettre en œuvre. Chez implid, nos consultants en performance numérique ont structuré cette démarche à travers un diagnostic organisé autour de 4 axes :  alignement stratégique, collaboration IT/métiers, structuration des compétences et professionnalisation des méthodes. 

1. Aligner la stratégie IT et numérique avec les objectifs de l'entreprise

Une DSI performante, c’est avant tout une DSI alignée avec la vision stratégique de l’entreprise, capable de soutenir les enjeux d’innovation numérique tout en répondant aux besoins quotidiens des utilisateurs des outils informatiques. 

Pour garantir cet alignement, plusieurs actions sont à engager :

• Structurer le portefeuille projets sur 3 à 5 ans en cohérence avec les priorités de l’entreprise et en collaboration avec les directions métiers pour anticiper les ressources à mobiliser (en volume, budget et typologie de compétences) et faciliter la construction d’une stratégie d’évolution de l’organisation cohérente et pérenne.
• Établir un budget IT prévisionnel à 3-5 ans pour anticiper les investissements et faciliter les arbitrages en lissant l’impact financier (CAPEX, OPEX) et en optimisant les amortissements.
• Clarifier les instances de gouvernance et instaurer une coordination transverse pour fluidifier la prise de décision et le pilotage des projets. Chacun doit disposer d’un périmètre d’action défini pour assurer une exécution efficace. Par ailleurs, un pilotage transverse permet de prioriser les projets en fonction de leur potentiel de création de valeur.

2. Repenser la collaboration entre l'IT et les métiers

Une DSI performante, c’est aussi une DSI connectée aux besoins des métiers et capable de travailler en synergie avec eux. Pour renforcer cette collaboration, plusieurs leviers peuvent être activés :

• Optimiser le recueil des besoins métiers en adoptant une démarche proactive et collaborative avec les équipes IT et en s’appuyant sur des méthodes agiles limitant la charge de rédaction documentaire. 

• Développer les fonctions de Business Relationship Management (BRM) pour fluidifier les échanges et mieux comprendre les enjeux métiers.
  Les BRM font l’interface entre la DSI et les différents niveaux de métiers (stratégique, opérationnel et support). Ils sont capables de comprendre les processus métiers et le business model de l’entreprise pour identifier les besoins et fluidifier les échanges. La fonction de BRM peut être un poste à part entière, mais le plus souvent il s’agit d’un rôle assumé par certains profils des équipes DSI ou Métiers. 

• Faire évoluer la posture des managers IT et renforcer leurs compétences relationnelles et managériales (leadership, gestion des priorités, communication, accompagnement au changement…).

• Renforcer les softskills au sein de la DSI : compétences relationnelles, coopération, capacité d’adaptation, prise de recul, innovation, reformulation d’un besoin… autant de qualités essentielles pour favoriser un fonctionnement plus fluide, agile et orienté « client interne ».

• Améliorer la gestion du support IT pour fluidifier les échanges autour des demandes et incidents (ticketing, suivi, délais…) et garantir une expérience utilisateurs de qualité. 

3. Structurer les postes et clarifier les rôles au sein de la DSI et entre DSI et métiers

Pour gagner en efficacité, la DSI doit s’appuyer sur une organisation claire entre DSI et métiers ainsi qu’avec les prestataires de l’IT. Pour ce faire, plusieurs actions clés peuvent être mises en œuvre :

• Clarifier les fiches de poste et les périmètres de responsabilité pour éviter les chevauchements de missions ou les angles morts dans l’organisation et garantir une meilleure lisibilité des rôles au sein des équipes. 

• Identifier les manques d’interlocuteurs sur certains domaines SI métiers (SI Finance, SI RH, SI industriel…) ou les manques sur certaines compétences spécifiques (cyber, data, IA, dématérialisation…) en lien avec le portefeuille de projets à venir.

• Adopter une démarche globale d’analyse des compétences en évaluant les compétences techniques, managériales et relationnelles des collaborateurs à l’échelle de l’entreprise : il s’agit d’identifier les mobilités internes possibles, d’éviter les doublons de compétences entre services et de définir une stratégie de recrutement et de formation cohérente avec la démarche de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Parcours Professionnels (GEPP)

• Travailler les leviers de sourcing externe avec les différentes modalités possibles : recours à un prestataire, structuration des TMA (Tierce Maintenance Applicative), externalisation du support, etc.  

💡 Bon à savoir : Chaque structure ayant ses spécificités, il est aussi important d’adapter l’organisation de la DSI aux réalités de l’entreprise (taille de l’organisation, maturité numérique, enjeux métiers, niveau d’externalisation des services IT…). Plusieurs modèles organisationnels peuvent servir de source d’inspiration selon le contexte : DSI bi-modale, DSI fédérée avec des relais dans les différentes entités, ou encore DSI centralisée avec fonctions mutualisées.

4. Renforcer les processus opérationnels et les méthodes

Pour qu’une DSI soit performante, elle doit s’appuyer non seulement sur les bonnes compétences, mais aussi sur les bonnes méthodes et outils de fonctionnement pour l’efficacité des équipes. 

Voici les leviers à activer :

• Documenter et partager les méthodologies de gestion de projet pour favoriser un langage commun entre les équipes IT et métiers et améliorer la compréhension mutuelle (par exemple, clarifier les notions clés : programme stratégique, projet au sein d’un programme, lots, phases…).

• Evaluer la pertinence et l’adéquation des méthodes de mise en œuvre des projets entre cycle en V et méthode agile, et former les collaborateurs à ces deux méthodologies.

• Renforcer les méthodes d’évaluation des solutions identifiées en réponse aux besoins métiers, en utilisant des méthodes structurées et collaboratives pour choisir la plus adaptée et génératrice de valeur (en tenant compte également de l’exploitation et de la maintenabilité à long terme).

• Construire des scenarii de mise en œuvre et de planification des solutions identifiées. Cette démarche permet d’anticiper les impacts sur les processus opérationnels, organisationnels et techniques, identifier les ressources nécessaires et faciliter la conduite du changement.

• Structurer le pilotage des projets et de la performance DSI en organisant les comités projets et en s’appuyant sur des démarches de type Project Management Office, permettant notamment la planification, l’affectation prévisionnelle des ressources et le suivi des temps passés. Compléter cette démarche par la mise en place de tableaux de bord afin de suivre l’avancement, l’utilisation des ressources, les indicateurs clés, et anticiper les besoins d’évolution en volume ou en typologie. 

👉 Face aux enjeux croissants de transformation digitale, la DSI doit évoluer d’un rôle purement technique vers une fonction stratégique, intégrée à la vision globale de l’entreprise. Pour y parvenir, il est essentiel de repenser son organisation, d’aligner ses priorités avec les besoins métiers et de structurer ses équipes autour de compétences clés. En agissant sur les bons leviers, la DSI devient un véritable moteur de performance pour l’entreprise.