Alexandre Heuzé, PDG de Duchêne Industries, partage avec nous les éléments essentiels à prendre en compte dans un projet de reprise d'une entreprise en difficulté. Il nous apporte sa vision qui place l'Humain comme clé de réussite de cette transformation. Il nous explique également l'enjeu de se réunir et de travailler avec ses pairs autour des grands défis actuels du secteur de l'industrie en France, tels que l'environnement, la formation et l'attraction des nouvelles générations.

Cette interview s'inscrit dans le cadre de notre baromètre quadrimestriel des PME et ETI, co-réalisé par implid et Entreprise DU FUTUR. Retrouvez les résultats chiffrés de notre enquête pour le 1er quadrimestre 2024.

Vision et expérience dirigeant : interview d'Alexandre Heuzé autour de la reprise d'une entreprise en difficulté

Qui êtes-vous ? 

Je m'appelle Alexandre Heuzé et je suis PDG de Duchêne Industries, une société de mécanique de précision qui se situe dans l'Isère. Nous faisons environ 5 millions d'euros de chiffre d'affaires et nous sommes 41 collaborateurs.

Quel a été votre enjeu de transformation ?

La société Duchêne Industries, créée en 1967, fabrique en série des pièces métalliques de grandes tailles. Dans son histoire, elle a rencontré de plus en plus de difficultés sur ses marchés du fait de la pression de la globalisation et malheureusement, a déposé le bilan en 2021. C'est à cette époque que je suis intervenu pour reprendre l'activité. Et reprendre une entreprise en difficulté, c'est tout de même différent que reprendre une entreprise in bonis (en bonne santé).

Quelles ont été les clefs de réussite de cette reprise ? 

Les éléments essentiels pour pouvoir réaliser et réussir cette reprise ont été :

  • Clients : s'assurer du suivi de l'activité par les clients pour nous permettre de continuer à la développer. 
  • Humain : pérenniser le savoir-faire des collaborateurs en s'assurant que l'expérience et le savoir-faire, qui étaient déjà en place dans l'entreprise, continuent à être présents et que le collaborateurs continuent d'être motivés pour la mission. 
  • Finance : trouver le financement adéquat pour assurer la stabilité de l'entreprise, potentiellement son développement et également le besoin en fonds de roulement. 

Quel conseil pouvez-vous donner grâce à votre retour d'expérience ?

Nous avons été conscients dès le départ qu'il fallait que nous travaillions au niveau local avec notre territoire, au niveau national ou au niveau régional, avec des instances qui nous permettent de nous rassembler et de nous retrouver. 

La French Fab en fait partie, et je crois que c'est important de se retrouver sous une même bannière pour arriver à défendre nos valeurs. La valeur bien évidemment de la France, de l'industrie et par-delà, essayer de la projeter au niveau des nouvelles générations

Alors si j'avais une conclusion à donner à cet échange, ce serait bien évidemment de travailler ensemble à la résolution des problématiques globales que nous avons face à nous : l'environnement, les jeunes, la formation. Donc, travaillons ensemble, nouons des partenariats et essayons de reconstruire l'industrie en France.