S’investir pleinement pour le bien de la société et la durabilité de la planète, sans renoncer à son développement, c’est ce que propose l’engagement sociétal vers lequel de plus en plus d’entreprises se tournent. Appelé également RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), il concerne toutes les mesures sociales et environnementales prises au sein de l’entreprise. Des mesures scrutées par bon nombre de Français qui attendent des organisations qu’elles contribuent elles-aussi à l’amélioration de la société et du monde.

Concrètement, quels sont les avantages de la RSE pour les entreprises ? Quel est son impact sur la performance de l’entreprise ? Nos experts en Gouvernance et Performance Durable vous répondent.

S'engager dans une démarche RSE vertueuse pour l'entreprise et son écosystème

De plus en plus de dirigeants et d’entrepreneurs se tournent vers une démarche RSE, que ce soit par respect d’une législation qui se durcit et/ou par une prise de conscience que l’urgence climatique et environnementale va les impacter collectivement et individuellement.

Leur enjeu ? Pérenniser leur entreprise tout en modifiant leur business model pour s’adapter aux contraintes écologiques et aux attentes de leurs parties prenantes. Il ne peut y avoir de démarche RSE efficiente sans rechercher un équilibre entre les différents besoins de son écosystème. Mais concrètement, de quoi s’agit-il ?

La RSE, de quoi parle-t-on vraiment ?

La RSE est un système de gouvernance qui intègre au cœur de sa stratégie la prise en compte des attentes de ses parties prenantes sur 7 domaines d’actions identifiés dans la norme AFNOR ISO26000 :

  • La gouvernance de l’organisation

  • Les Droits de l’Homme

  • Les relations et conditions de travail

  • L’environnement

  • La loyauté des pratiques

  • Les questions relatives aux consommateurs

  • Les communautés et le développement local

Chaque entreprise est ainsi « invitée » à élaborer sa stratégie RSE, pour définir de quelle manière elle va répondre à ces attentes et avec quels indicateurs de mesure. Les actions sont multiples et concernent toute l’activité de l’entreprise. Il peut s’agir de repenser sa chaîne de production, de réaliser un bilan carbone pour définir sa propre trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre générées, de proposer un cadre de travail plus flexible, une meilleure intégration de la diversité, d’optimiser et de baisser sa consommation d’énergie ou encore d’engager ses fournisseurs dans une démarche collaborative.

Également, les entreprises s’engagent de plus en plus dans leur territoire en créant des partenariats avec des associations, en soutenant des projets sociétaux et humanitaires, en créant leur propre fondation et/ou en proposant à leurs salariés du mécénat de compétences.

Mais, face aux risques encourus par les entreprises dans un contexte de dérèglement climatique, de tension sur certaines ressources naturelles comme le pétrole ou l’eau, ou de ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, la RSE intègre une analyse de double matérialité : la matérialité financière (financier) et la matérialité environnementale/sociétale (extra-financier). Ainsi, les entreprises doivent identifier les risques qu’elles encourent et ceux auxquels elles exposent leurs parties prenantes, dont l’environnement en tant que bien commun.

Quelles entreprises sont concernées ?

Toutes les entreprises, quels que soient leur taille, leur statut ou leur secteur d’activité, peuvent mettre en œuvre une démarche de RSE. La loi PACTE de 2019 indique que toutes les sociétés doivent intégrer cette considération dans leur objet social.

Bon à savoir : La France est un des pays les plus avancés en termes de règlementation RSE. En effet, depuis 2001 avec la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques), les entreprises obligées de publier des données extra financières sont de plus en plus nombreuses. La nouvelle directive européenne sur la CSRD élargit, à partir de 2025, le reporting durable à toutes les entreprises européennes de plus de 250 salariés ou/et réalisant plus de 40 millions de CA ou/et ayant un bilan supérieur à 20 millions d’euros.

La RSE créé-t-elle vraiment de la valeur ?

La mise en œuvre de la RSE

Il existe deux possibilités de mise en œuvre de la RSE :

Même si la cybercriminalité est souvent difficile à identifier, les entreprises doivent s’adapter et se doter de solutions pour s’en prémunir. Elles peuvent notamment mettre en place plusieurs actions qui limitent les risques :

  • Une première sous la contrainte de la législation et de certaines parties prenantes comme les clients ou les financiers

  • La seconde par la volonté de se préparer et de s’adapter à cette décennie annoncée par l’ONU comme cruciale et déterminante pour les générations suivantes

D’un côté il s’agit d’être en résistance, de l’autre d’être lucide et de transformer ces changements imposés en opportunités. Oui, la RSE créé de la valeur si elle est portée par la direction générale, si elle est systémique et si elle est vécue comme un nouveau prisme pour grandir et durer.

D’une RSE volontariste à une RSE en conformité

Si la loi Sapin 2 en 2016 pour lutter contre la corruption et la loi de 2017 sur le devoir de vigilance sont venues renforcer la gouvernance, c’est essentiellement la dimension environnementale qui est concernée par la multiplication des lois et des décrets français et européens.

L’engagement de l’Etat à respecter l’Accord de Paris de 2015 et l’objectif européen depuis 2021 de réduire “d’au moins 55 %” les émissions de gaz à effet de serre au sein de l’Union européenne d’ici 2030, est à l’origine des obligations en matière de décarbonation et d’efficacité énergétique pour la majorité des entreprises.

La loi Climat et Résilience issue de la Convention Citoyenne pour le Climat, en place depuis le 1er janvier 2022, a élargi le périmètre de compétences des CSE. Ces derniers peuvent désormais remettre en cause ou retarder un projet quel qu’il soit, identifié comme contraire aux défis environnementaux et climatiques.

Concrètement, quels sont ses avantages pour les entreprises ?

La RSE, un outil puissant d’innovation

Parce que tout est à réinventer, l’entreprise est au cœur des transformations sociétales. Comment produire mieux en utilisant moins ? Comment se développer sans détruire ?  

Découvrir de nouvelles méthodes moins carbonées, moins utilisatrices de ressources naturelles, redessiner le lien avec les collaborateurs autour d’un projet tourné vers le bon sens et le bien commun, qu’elle soit technologique, sociale, organisationnelle ou managériale, l’innovation RSE irrigue tous les métiers et toutes les fonctions de l’entreprise.

La RSE, un avantage client

Le niveau d’exigence des parties prenantes ne cesse de progresser au fur et à mesure que la prise de conscience des enjeux RSE émerge. En B to B, les clients attachent de plus en plus d’importance à travailler avec des partenaires, fournisseurs et sous-traitants respectueux des grandes lignes directrices de la RSE. La majeure partie des appels d’offre dans le privé comme pour les marchés publics intègrent aujourd’hui une dimension RSE, dont l’absence peut être rédhibitoire.

Quant aux consommateurs, ils ont la même volonté de choisir des marques ou des distributeurs en fonction de leur éthique, leur transparence, leur respect du vivant, l’intégration des contraintes environnementales dans les produits et services proposés… Ils deviennent attachés aux circuits courts, à une meilleure qualité de leur alimentation, à un plus grand respect de la biodiversité.

Mais dans un contexte de tension sur le recrutement, c’est la marque employeur qui est aujourd’hui la première bénéficiaire d’une démarche RSE ancrée dans la culture de l’entreprise.

La RSE pour faire grandir sa marque employeur

La marque employeur est devenue un élément essentiel dans le choix des candidats qui souhaitent rejoindre des entreprises avec lesquelles ils partagent les mêmes valeurs, dans un cadre équilibré entre vie professionnelle et vie personnelle. Là où le salaire et le niveau de poste étaient prépondérants il y a encore quelques années, la crise Covid a considérablement renforcé le besoin de sens qui émergeait depuis les années 2000. La RSE, grâce au projet sociétal qu’elle propose, répond à ce désir d’impact.

Alors que les entreprises ont de plus en plus de mal à recruter et à garder leurs collaborateurs, la RSE peut être une aide précieuse. En travaillant sur la qualité de vie au travail, sur la non-discrimination de leurs salariés, sur l’égalité hommes-femmes… elles améliorent l’accueil de leurs collaborateurs. Les employés ont alors un plus fort sentiment d’appartenance à leur entreprise, ce qui renforce leur engagement, réduit le turn-over et le taux d’absentéisme. Une belle marque employeur permet aussi d’attirer les talents qui cherchent du sens à leur travail et qui sont attentifs aux engagements pris par les entreprises.

La RSE, pour anticiper les risques et pérenniser l'entreprise

L'une des grandes avancées de la RSE est qu'elle intègre de plus en plus les risques inhérents, comme le boycott des clients, le refus de financement, la perte de sens et de compétences, le risque de non- conformité, ou encore l'impossibilité d'exercer son activité à la suite d'un événement climatique. Les organisations entrent dans l'ère de l'incertitude alors qu'elles détestent la notion de risque, tout comme leurs actionnaires, investisseurs ou clients.

 

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