Baromètre des PME et ETI 2023 de l’Entreprise DU FUTUR powered by implid !

Enquête réalisée par l’Entreprise DU FUTUR et implid en septembre 2023, auprès de 1000 dirigeants de PME & ETI de tous secteurs d'activités. Echantillon de 175 répondants composé de : 55% PME | 33% ETI | 6% de Grands Groupes | 6% TPE. Typologie secteurs d'activités : Industrie : 58% | Services 14% | Conseil : 11% | Numérique : 9% | Retail : 8%

E comme Engagement

55% des PME et ETI n’ont pas encore réalisé leur premier bilan carbone, cependant 39% d’entre-elles pensent le faire dans les prochains mois. 10% en sont au SCOPE 1, 13% le SCOPE 2, 18% le SCOPE 3 et 4% au SCOPE 4.

1/2 PME/ETI considère que la priorité des prochains mois pour décarboner leur entreprise est de travailler sur toutes les émissions directes émises par leur entreprise (SCOPE 1).

75% des dirigeants estiment que la dynamique de transformation écologique dans leur entreprise est impulsée par les organes de Gouvernance (CA, COMEX, CODIR, …), 36% par les salariés qui proposent des actions et 21% par l’Etat via les évolutions dans la réglementation.

Découvrez le point de vue de Morane Rey-Huet, Président et cofondateur de MEERSENS. Il partage avec nous les enjeux liés à l'économie verte.

 

 

Morane Rey-Huret, Président et cofondateur de MEERSENS, partage avec nous sa vision sur les enjeux liés à l'économie verte et l'importance de la donnée environnementale.

Qui êtes-vous ? 

Je suis Morane Rey-Huet. Je suis Président et cofondateur de MEERSENS qui est un référent, leader, champion, dans le domaine de la donnée environnementale partout dans le monde. Par ailleurs, je suis également président des Conseillers du commerce extérieur, une institution de plus de 125 ans qui permet de contribuer au rayonnement de la France à l'international.

Comment permettez-vous de transformer la donnée environnementale en actions concrètes ?

Nous modélisons les risques de la qualité de l'air, du bruit, des UV, du pollen et de tout ce qui peut, dans notre environnement au quotidien, impacter les personnes, assets (bâtiments) et Smart City.

Nous avons trois secteurs aujourd'hui :

  • Les bâtiments et villes intelligentes, qui utilisent essentiellement nos données pour analyser les risques environnementaux.
    Par exemple, ils souhaitent passer de quatre voies voiture à deux voies voiture. Est-ce que cela améliore l'environnement ? De quel niveau ?
    Autre exemple : ils décident de changer le fonctionnement de la gare de Versailles. Ils ont besoin de modéliser l'environnement pour voir que les décisions qu'ils prendrons vont améliorer l'environnement dans lequel la ville évolue.
  • Le monde de la santé, assurances et médecine du travail. Les lois font qu'à partir du 1ᵉʳ janvier 2024, toutes les médecines du travail de France et aussi au-delà en Europe, auront l'obligation d'analyser une fois tous les quatre ans l'environnement de toutes les entreprises en France pour s'assurer que l'environnement est sain et propice pour les collaborateurs. C'est donc gros secteur pour nous.
  • RSE pour les industriels. Nous avons la capacité d'analyser l'environnement des usines.
    Par exemple, un client a 150 fournisseurs dans le monde et nous demande d'analyser d'un point de vue satellitaire, les pollutions de l'ensemble de la maroquinerie en Italie. L'objectif est de s'assurer que leurs fournisseurs ne polluent pas au-delà de la moyenne des autres fournisseurs. Si certains sont au dessus de cette moyenne, l'audit RSE de ce client-là va venir collaborer avec son fournisseur pour l'aider à revenir sur des normes et des standards qui sont plus propices et moins polluants pour les parties prenantes autour de ce bâtiment-là.

Voilà trois secteurs qui nous permettent d'évoluer dans ce domaine de l'environnement et la santé.

Pourquoi la donnée environnementale doit être au coeur des préoccupations des entreprises ? 

Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, si on ne prête pas attention à l'environnement, nous allons faire face à une vague où les entreprises ne vont pas être prêtes pour l'embrasser. Donc plus tôt vous vous y prenez, plus tôt vous serez en mesure d'en faire une force pour vous.

Avec ma casquette des Conseillers du commerce extérieur, nous voyons aujourd'hui que la plupart des industriels se disent « Nous devons prendre ce sujet-là et en faire une force et pas attendre que cela devienne une contrainte ». Même si aujourd'hui, il y a toujours trois vecteurs qui permettent aux gens de se mobiliser sur l'environnement : 

  • Le côté normatif, est la première raison. C'est une sorte de contrainte et d’obligation et qui accélère de plus en plus sur les établissements recevant du public et autres.
  • S'assurer d'avoir de la donnée environnementale pour avoir des ROI.
    Par exemple, un constructeur a intérêt à analyser l'environnement avant et pendant la construction pour s'assurer qu'il n'a pas trop de procès des parties prenantes qui viendront ralentir la mise sur le marché d'un nouvel immeuble ou d'un nouveau lieu. Tout cela lui permettra de réduire ses coûts de risque et de mieux comprendre comment les gérer au quotidien.
  • L'impact réputationnel, qui est très fort en France sur les marques de luxe en particulier, mais pas seulement. Aujourd'hui, ne pas s'occuper de l'environnement a un impact sur :
    - les clients, qui sont de plus en plus demandeurs que les produits fournis soient respectueux de l'environnement.
    - les talents, c'est à dire les personnes que nous recrutons, qui font très attention à l'impact de l'entreprise et sa mobilisation sur ces enjeux de RSE et d'environnement.

Pourquoi l'enjeu de l'économie verte est aujourd'hui une priorité ?

Nous voyons par ailleurs, grâce à ma casquette de Conseiller du commerce extérieur, que les entreprises veulent devenir des champions de l’économie verte. C’est-à-dire qu'il est bien de réindustrialiser notre pays, nous avons un budget de 54 milliards qui nous est donné, ou en tout cas proposé pour réindustrialiser notre pays. Alors il faut bien le faire, le faire décarboner, le faire dans une logique d’économie propre et verte et d’en devenir un champion à l’international. Donc nous allons faire appel à nos grandes, moyennes et petites entreprises, pour apporter des solutions et déployer de nouvelles usines, de nouvelles façons de construire en prenant en compte ces problématiques-là de l'environnement, que ce soit en Inde, en Afrique, ou ailleurs dans le monde.

Donc aujourd'hui, nous n'avons pas d'autre choix que d'embrasser cet enjeu autour de l'économie verte, mais aussi d'être drivé ou tourné vers l'excellence. Nous ne pouvons pas être moyen aujourd'hui en France, c'est notre seul échappatoire pour réussir.