Découvrez la synthèse de notre indicateur hebdomadaire, mis en place durant la crise sanitaire liée au Covid-19, en partenariat avec l'Entreprise DU FUTUR.

E comme "Engagement" : pour les dirigeants de PME et ETI, HEROS de l’Entreprise du FUTUR, cette crise sanitaire a mis en évidence l’importance d’un réseau de fournisseurs et partenaires de confiance. 58% des entreprises songent ainsi à revoir leur chaîne d’approvisionnement de manière plus responsable, en intégrant les notions de proximité et de RSE. Des convictions qui s’avèrent être des choix stratégiques, en période de crise comme sur le long terme.

 

Interview de Bénédicte Durand, directrice générale de MECELEC

 

Interview de Bénédicte DURAND, Directrice Générale de MECELEC

Contraction de MECanique & ELECtronique, MECELEC est le leader français de la transformation des matières composites. Présent dans 28 pays et avec plus de 6 000 références, MECELEC COMPOSITES se positionne comme un partenaire expert dans le conseil et l’ingénierie, et co-développe avec ses clients, des produits innovants dans des secteurs aussi variés et exigeants que l’aéronautique, l’automobile et le médical, ou encore les transports, le ferroviaire, l’industrie, etc…

Chiffres clés Indicateur EngagementQ : Comment avez-vous perçu l’engagement et la manière d’appréhender la crise du côté de vos fournisseurs ?

Bénédicte DURAND : Durant le confinement, la première mission a tout d’abord été de sécuriser les approvisionnements. Les équipes ont passé beaucoup de temps à savoir quel fournisseur était ouvert ou fermé, et quel partenaire continuait de travailler avec nous… En effet, ce n’est pas dans l’ADN des entreprises industrielles d’être proactives. La complexité a donc été d’obtenir de la visibilité de leur part. C’est encore le cas aujourd’hui et ce manque de communication peut mettre en difficulté toute la supply chain.

En période de redémarrage, nous avons en revanche énormément apprécié la réactivité de nos fournisseurs stratégiques. Lorsque nous étions en capacité de leur apporter de la visibilité, ils ont su réagir très vite. Une véritable chaîne de solidarité s’est mise en place pour assurer les livraisons. Nous avons ainsi constaté qu’une supply chain de proximité nous a permis de gagner en agilité avec nos partenaires.

Je trouve également qu’une certaine empathie s’est mise en place et perdure aujourd’hui, autant côté fournisseurs, que côté clients. Alors que tout le monde était en difficulté, chacun a essayé de faire du mieux possible, avec une meilleure compréhension des interactions et des enjeux des autres.

Q : Quelle composante de votre panel fournisseurs a vu son niveau de criticité renforcé par cette crise ?

Bénédicte DURAND : Très rapidement, nous avons réalisé un diagnostic de notre supply chain et mis en place une cartographie des risques fournisseurs, en fonction d’une matrice « niveau de criticité vs mono/double source ». Cela nous a permis d’identifier des fournisseurs à la fois critiques et « mono sourcés » que nous sommes actuellement en train de sécuriser.

Ce plan de sécurisation des fournisseurs critiques prend du temps et va se poursuivre dans la durée. Aujourd’hui, nous y voyons plus clair sur notre cartographie et sur la gestion durable de notre supply chain. Progressivement, cela nous amène à réfléchir sur notre stratégie de production, de stockage et au cas par cas sur des décisions comme « make or buy ».

Le bilan de cette période est qu’il faut accentuer la veille clients, fournisseurs et concurrents, pour s’assurer qu’il n’y ait pas de défaillance. Il est en effet primordial de décomposer sa chaîne de valeur et s’interroger sur : « quels sont les maillons stratégiques et les maillons à sécuriser ? ». L’objectif est de concentrer ses efforts pour gagner en performance et en agilité.

Q : Aujourd’hui, comment voyez-vous votre fournisseur/partenaire idéal, au niveau des composantes techniques, économiques et humaines ?

Bénédicte DURAND : Mon premier critère est la proximité, notamment au sens géographique. Elle favorise l’empathie et permet une meilleure compréhension des enjeux de chacun. C’est forcément plus compliqué de l’être lorsqu’on est à l’autre bout de la planète, sur un fuseau horaire différent et avec une barrière de la langue… L’humain doit être replacé au cœur de la supply chain et de nos relations fournisseurs / partenaires. Ensuite vient la compétitivité et troisièmement, l’innovation.

Q : La proximité est un critère déterminant pour vous. Qu’en est-il de la notion de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) au niveau de votre panel fournisseurs ?

Bénédicte DURAND : Nous avons fait le choix d’approvisionnements locaux et responsables depuis un certain nombre d’années. Aujourd’hui, nous réalisons 56% de nos achats en région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est d’ailleurs ce qui nous a permis de ne pas nous arrêter lors du confinement, puis d’accélérer la reprise. Ce choix que nous avions initialement fait par conviction, devient désormais un choix stratégique

La RSE est quelque chose d’important pour nous. Et nous souhaitons que nos fournisseurs soient également engagés. Bien entendu, nous ne pouvons pas l’exiger en contexte de crise. Néanmoins, nous allons demander à nos fournisseurs de nous fournir des plans d’actions sur le sujet et inclure ce point au sein de nos appels d’offres.