02.12.19

Récemment mis en ligne sur le site de l’OCDE, le panorama des pensions 2019 nous offre un comparatif des systèmes de retraites de ses pays membres. Une bonne occasion, en cette période de réforme de notre propre système, de regarder ce qui se passe chez nos voisins.

Une population vieillissante

Sans surprise, le vieillissement de la population, qui concerne tous les pays membres de l’OCDE aura, dans les années à venir, des impacts sur le fonctionnement des systèmes de retraites, notamment lorsqu’ils sont basés, comme c’est le cas en France, sur un principe de solidarité intergénérationnelle. Le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans par rapport à la population en âge de travailler (20-64 ans) est sur ce sujet un indicateur particulièrement significatif. Ce rapport, qui était de 20 % en 1980 et qui atteint aujourd’hui 31 % dans l’ensemble de l’OCDE, devrait, selon les analystes, dépasser les 58 % en 2060. Un vieillissement de la population particulièrement marqué dans des pays comme la Corée, qui dans les 40 prochaines années, va voir ce taux passer de 22 % à 90 %, le Japon (de 50 % à 83 % en 2060) ou encore l’Espagne (de 32 % à 80 %) et l’Italie (de 40 % à 78 %). En France, ce rapport entre les plus de 65 ans et la population active qui, aujourd’hui est d’un peu moins de 40 %, devrait s’approcher des 55 % en 2060.

Quel taux de remplacement ?

Le taux de remplacement mesure le montant de la pension touchée par un retraité par rapport à la dernière rémunération qu’il a perçue en tant qu’actif. C’est un très bon indicateur en termes de générosité d’un système de retraite. Pour les actifs bénéficiant d’une retraite complète, il est de 49 % pour les hommes et de 48,2 % pour les femmes dans les 36 pays de l’OCDE. Au bas de l’échelle, l’Irlande, le Mexique, la Lituanie, la Pologne et le Royaume-Uni présentent des taux de remplacement inférieurs à 30 %. À l’inverse, l’Autriche, l’Italie et le Luxembourg proposent des taux de remplacement supérieurs à 75 %. En France, il est, en moyenne, de 60 %. Les plus bas salaires bénéficient, quant à eux, d’un taux de remplacement plus élevé (60 % au niveau de l’OCDE). Le record revenant au Danemark qui leur octroie un taux de remplacement de 114 %.

Entre 48 et 67 ans

L’âge moyen de départ à la retraite (pour une personne entrée dans le monde du travail à 22 ans et ayant eu une carrière ininterrompue) était, en 2018, de 63,5 ans pour les femmes et de 64,2 ans pour les hommes au sein de l’OCDE (63,8 ans en moyenne, hommes et femmes confondus). Bien entendu, cet âge de départ varie d’un pays à l’autre. L’âge de départ le plus bas s’appliquant en Turquie (48 ans pour les femmes et 51 ans pour les hommes) et le plus élevé en Islande, en Norvège, en Israël et en Italie où il est de 67 ans. En France, en 2018, l’âge moyen de départ à la retraite était de 63,3 ans. D’ici 2060, précise le rapport de l’OCDE, l’âge moyen de départ à la retraite, compte tenu des réformes en cours, devrait atteindre 65,9 ans au sein de l’OCDE. Mais, préviennent les analystes : « à elles seules, ces mesures ne suffiront pas à stabiliser durée de vie active et temps passé à la retraite ».

Frédéric Dempuré