14.04.20

Alors que la pandémie du Covid-19 continue de faire rage, le « Guide de préconisations de sécurité sanitaire pour la continuité des activités de construction » a été publié le 2 avril dernier, avec une semaine de retard. Le texte a été rédigé par l’Organisme professionnel de prévention du BTP (OPPBTP) et validé, après d’âpres négociations, par les partenaires sociaux et les ministères concernés (Travail, Santé, Écologie et Logement). Il détaille l’ensemble des mesures préventives et les procédures précises que les employeurs doivent mettre en place pendant toute la durée du confinement, afin de reprendre les chantiers « dans une sécurité maximale ».

Conditions sanitaires obligatoires

Parmi les nouvelles obligations, l’installation d’un point d’eau avec savon ou d’un distributeur de solution hydroalcoolique à l’extérieur des bungalows, le nettoyage fréquent des locaux, la désinfection, entre chaque usage, du matériel utilisé par deux compagnons, le port du masque en cas de travail à moins d’un mètre d’une autre personne ou, encore, le strict respect des règles de distanciation.
Aucune entreprise ne pourra y déroger. Autrement dit, si les professionnels ne sont pas en mesure de s’y conformer, parce qu’ils manquent d’équipements de protection (gants, masques, gel…) ou que les conditions du chantier ne peuvent pas être respectées par exemple, ils ne pourront reprendre l’activité.

Des exemptions dans le retour au travail

Les personnes présentant des fragilités (infection, insuffisance respiratoire chronique, problème cardiaque…) ne peuvent, elles, reprendre le travail. Quant aux apprentis, stagiaires et alternants mineurs, le guide recommande de ne pas les envoyer sur les chantiers ou en atelier. Il est néanmoins préconisé de ne pas rompre le contrat de travail, en privilégiant, quand cela est possible, la formation à distance.

Accord préalable de toutes les parties

La reprise des chantiers ne pourra se faire sans accord préalable de l’ensemble des intervenants et du maître d’ouvrage. Les chantiers doivent être réorganisés afin de s’assurer du strict respect des conditions sanitaires. L’entreprise doit notamment désigner un référent Covid-19, chargé de coordonner les mesures à mettre en œuvre et de les faire respecter. L’ensemble des règles doit être expliqué et diffusé auprès des salariés, en associant étroitement les représentants du personnel à leur démarche de prévention. Avant chaque opération, les professionnels doivent passer en revue les différents modes opératoires afin de s’assurer du respect d’une distance d’au moins un mètre entre les individus.

Chantiers à domicile

Le document encadre également les interventions à domicile. Elles sont autorisées, à condition que l’entreprise ait validé avec le client la possibilité de mettre en œuvre les consignes sanitaires. Là encore, la règle de distance d’un mètre avec les autres compagnons s’applique alors que les habitants devront être éloignés de la zone d’intervention. Seules les interventions indispensables et urgentes sont autorisées au domicile d’une personne à risque ou malade, tout en respectant un protocole spécifique : déplacement en véhicule individuel, port du masque de type chirurgical II-R, ainsi que des gants et d’une combinaison jetable…

Si ce guide lève beaucoup d’incertitudes et pose un cadre à la reprise de l’activité, sa publication ne signifie pas pour autant la fin du tunnel pour le secteur du BTP. La difficulté à s’approvisionner en matériels et fournitures, le manque d’équipements de protection, la suspension des travaux par les maîtres d’ouvrage sont autant de freins au redémarrage des chantiers.

Les Échos Études