04.11.19

Avec le lancement de la campagne FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique) il y a tout juste un an, le gouvernement a fait de la rénovation énergétique des logements une priorité nationale. L’enjeu est de taille : 27 à 29 millions de logements ont une étiquette énergétique de D ou moins et 7 millions de Français sont en situation de précarité énergétique. Et pourtant le rythme des travaux peine à accélérer. L’objectif de 500 000 habitations rénovées par an semble, pour l’heure, utopiste.

Pour favoriser le passage à l’acte, l’Ademe vient de publier une étude visant à mieux comprendre les comportements des ménages face aux travaux de rénovation énergétique et, ainsi, identifier des leviers d’action adaptés à chaque population.

Intensifier la communication

L’enquête, qui s’appuie sur l’étude TREMI(1) réalisée en 2018, décrit 5 grands profils de ménages vis-à-vis de la rénovation énergétique de leur maison. 42 % des particuliers font des travaux au fil de l’eau, d’un ou deux lots à la fois. Ces ménages s’inscrivent davantage dans une optique de valorisation de leur patrimoine que de performance énergétique, souvent par manque d’informations. L’enjeu pour les acteurs de la rénovation énergétique est alors de faire entrer l’énergie dans leur radar pour leurs futurs projets d’amélioration de leur habitat.

Près du quart des particuliers réalisent des travaux d’entretien courant, par obligation, pour faire face à la dégradation de leur habitat. Il s’agit surtout de petites réparations (principalement peinture, fenêtres et toiture), généralement à faible impact énergétique. Pour cette population, il est donc important d’intensifier la communication autour des aides financières et de mieux les sensibiliser aux bénéfices d’une rénovation énergétique de leur logement.

Transformer l’essai

Au final, seul le tiers des Français intègrent réellement l’énergie dans leurs projets, avec différents objectifs. 16 % des ménages sont davantage dans une logique opportuniste. Ils profitent d’aides financières pour engager des travaux à fort impact énergétique à l’occasion de réparations ou du renouvellement d’un appareil défectueux, principalement leur système de chauffage. Pour eux, l’enjeu est de « transformer l’essai », c’est-à-dire de les inciter à parfaire la rénovation énergétique de leur logement.

11 % des particuliers intègrent la dimension énergétique dans tous leurs projets de travaux, même s’ils se heurtent parfois aux coûts financiers des travaux. Ils sont motivés aussi bien par la valorisation de leur patrimoine que la recherche d’un plus grand confort thermique, mais doivent être accompagnés pour « aller le plus loin possible » dans la performance.

Enfin, 6 % des ménages sont engagés dans une rénovation complète de leur habitat (pour beaucoup une vieille maison en zone rurale) et réalisent de nombreux travaux, le plus souvent à fort impact énergétique. L’objectif est de leur faire   gravir les dernières marches de la performance » conclue l’étude.

Les Echos Etudes