29.10.19

Malgré des investissements conséquents de la part des constructeurs français, les ventes de véhicules utilitaires électriques n’ont toujours pas atteint les niveaux espérés. Coût élevé des batteries pour poids lourds, autonomie trop limitée pour permettre un usage commercial normal et serein, infrastructures de charges publiques lentes à se déployer… sont autant de freins avancés par les opérateurs de transports en commun et les propriétaires de flottes pour justifier leur frilosité à investir.

En équipant ses modèles électriques phares Kangoo Z.E et Master Z.E d’un dispositif à l’hydrogène, Renault entend proposer un véhicule propre au prix accessible (48 300 € HT pour le premier, hors bonus écologique) sans les contraintes du tout électrique. La technologie développée par Symbio, start-up en cours d’acquisition par Michelin et Faurecia, se présente sous la forme d’une petite pile à hydrogène permettant de prolonger l’autonomie des véhicules de 200 km (de 120 à 350 kilomètres pour la Kangoo, selon le constructeur).

Reste à savoir comment l’utilisateur pourra charger son véhicule. Si seules quelques minutes sont nécessaires pour « faire le plein », les stations sont encore éparses sur l’Hexagone, 26 actuellement en place, et une centaine prévue pour 2020. Autre question en suspens, « la propreté » de l’hydrogène, aujourd’hui encore massivement produit à partir du méthane et donc indirectement carboné. Florence Lambert, directrice du CEA-Liten, est confiante sur la baisse des coûts de l’électrolyse qui permettra prochainement d’ouvrir la voie à un hydrogène vert compétitif. « Il n’y a pas de verrou technologique et les coûts vont baisser avec le passage à l’échelle industrielle » assure-t-elle.

Les Echos Etudes