18.10.19

Les dernières séances de négociation entre les parties signataires de la convention pharmaceutique ont permis de franchir un pas important. Réunies en Commission paritaire nationale des programmes d’accompagnement (CPNPA), les représentants de l’Assurance maladie, de la FSPF et de l’USPO se sont mis d’accord sur le déroulé des entretiens de patients cancéreux traités par chimiothérapie orale. Ceux-ci seront organisés sur 2 ans, avec 3 entretiens la première année et 2 entretiens l’année suivante. Ces deux cycles d’accompagnement pourront toutefois être modifiés si le traitement est modifié en cours de route. La première séance (ou entretien d’inclusion) permettra au pharmacien de recueillir un certain nombre d’informations sur la personne malade, notamment administratives. Les périodes de prise en charge seront calculées sur 12 mois, à compter de l’inclusion du patient, et le pharmacien sera rémunéré par l’Assurance maladie au terme de chaque cycle d’accompagnement. De même que pour les entretiens « AVK » et « Asthme », l’objectif de ce suivi en pharmacie sera d’améliorer la détection des effets iatrogènes afin d’y répondre le plus rapidement possible. Et de mieux suivre l’observance thérapeutique des patients, sujet majeur dans le domaine de la chimiothérapie anticancéreuse orale puisque que l’efficacité de ces traitements est compromise si le seuil d’observance est inférieur à 80 %.

Rappelons que le nombre de patients recevant un traitement anticancéreux par chimiothérapie orale est en constante progression depuis le début des années 2000. Une évolution qui s’explique par l’arrivée de nombreuses molécules per os, dont un tiers appartient à la classe des thérapies ciblées. Ces dernières se caractérisent par un mode de réponse très prolongé, impliquant un traitement au long cours (parfois plusieurs années) et un suivi opéré en ambulatoire par des médecins généralistes, des pharmaciens d’officine et des infirmières libérales.

On dénombre actuellement une soixantaine de molécules anticancéreuses par voie orale disponibles en médecine de ville. Chacune fait l’objet d’une fiche d’information élaborée par l’INCa qui doit être adaptée au contexte officinal. Un travail de longue haleine qui explique les délais relativement longs pour mettre en place ce nouveau service en pharmacie.

Les Echos Etudes