05.11.19

Dans une étude récemment publiée, le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) s’est intéressé aux conditions d’accès à l’emploi des jeunes ayant terminé leur formation en 2010. Cette étude fait suite à d’autres études du même type réalisées sur les générations 1998 et 2004.

Sans surprise, compte tenu de la crise financière dont les effets les plus massifs se sont manifestés dans les années 2010, les jeunes entrants sur le marché du travail à cette époque ont rencontré plus de mal à trouver un emploi pérenne. Ainsi, 7 ans après la fin de leurs études, 80 % d’entre eux étaient en CDI, contre 86 % pour la génération 1998. Un écart qui se creuse encore pour les non-diplômés. Ces derniers n’étant ainsi que 56 % à être en CDI au bout de 7 ans contre 72 % pour la génération sortie en 1998. Sur ce point, les auteurs de l’étude insistent sur la dégradation de la situation des moins diplômés : « les chances de connaître une trajectoire de stabilisation en emploi à durée indéterminée étaient 6 fois moins élevées pour un sortant sans diplôme que pour un diplômé de l’enseignement supérieur au sein de la génération 1998 ; c’est désormais 9 fois moins dans celle de 2010 ».

Quant au temps passé en emploi sur cette période de 7 ans, il est également moindre pour la génération 2010 : 73 % (46 % pour les non-diplômés) contre 80 % (65 % pour les non-diplômés) pour la génération 1998.

Une évolution de carrière moindre

Enfin, l’étude montre que les évolutions en matière de rémunération sont également plus modérées. « Ainsi, alors que le niveau de salaire médian à la première embauche est en hausse de 16 % par rapport à celui de la génération 1998, il progresse seulement de 19 % en 7 ans, contre une hausse de 38 % pour leurs aînés. Ces moindres progressions salariales s’expliquent en partie par un frein dans les dynamiques promotionnelles : seuls 27 % des jeunes de la Génération 2010, contre 31 % de ceux de la Génération 1998, ont connu une progression dans la hiérarchie des catégories socioprofessionnelles entre la première embauche et le dernier emploi occupé, alors que, parallèlement, 13 % ont vécu une régression dans cette hiérarchie (contre 11 % de leur aînés) », rappellent les analystes du Cereq.

Frédéric Dempuré