07.02.20

L’année 2020 sera celle de tous les dangers pour le secteur immobilier. Sur les recommandations du gouvernement et de la Banque de France, qui craignent un emballement du marché du crédit immobilier, les banques françaises ont mis en place des mesures plus restrictives pour les ménages souhaitant contracter un emprunt. C’est ce qui ressort d’une récente enquête interne menée par le spécialiste du courtage en crédit Vousfinancer et dévoilée par BFM Business.

Le durcissement des conditions d’accès à la propriété concerne notamment la durée d’emprunt, désormais plafonnée pour l’essentiel de leur production à 25 ans. De même, la règle tacite d’un niveau d’endettement ne dépassant pas un tiers des revenus des foyers est bien mieux respectée alors que, jusqu’à présent, un quart des crédits avaient un taux d’effort supérieur à 35 %.

La situation professionnelle des emprunteurs est aussi davantage prise en compte dans l’acceptation des dossiers. Mais c’est surtout sur le montant de l’apport personnel que les établissements bancaires durcissent le ton. Ainsi, pour un emprunt de 200 000 €, l’apport du ménage demandé est maintenant, au minimum, de 30 000 €.

Autant d’exigences qui risquent de limiter la capacité d’achat des ménages modestes et de peser sur le dynamisme du marché immobilier, selon certains observateurs. Mais pour le gouvernement, il s’agit surtout de revenir à des conditions d’octroi de crédit plus prudentes. Car dans un contexte de taux d’intérêt très bas, les banques se sont livrées une véritable guerre commerciale pour gagner de nouveaux dossiers et compenser ainsi, par les volumes, la baisse de leurs marges. Reste à savoir si elles tiendront cette nouvelle politique dans la durée. Pour l’instant, le gouvernement n’a pas rendu obligatoire ces nouvelles préconisations. Mais face au risque de surchauffe du crédit immobilier et de surendettement des ménages, il pourrait bien changer d’avis.

Les Échos Études