09.12.19

Les années se suivent et se ressemblent, du moins du point de vue des prélèvements obligatoires, si l’on en croit l’étude annuelle que vient de publier l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon l’institution internationale qui regroupe plus de 30 pays dits développés, la France est, pour la deuxième année consécutive, le pays qui consacre la part la plus importante de son PIB, soit 46,1 %, à ses prélèvements obligatoires. Suivent le Danemark (44,9 %), la Belgique (44,8 %) et la Suède (43,9 %). L’Allemagne, avec 38,7 %, se positionne un peu au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE qui est de 34,3 %. En 2017, notre pays occupait déjà la première place du podium. À l’inverse, en 2018, les pays membres de l’OCDE dans lesquels les prélèvements sociaux et fiscaux étaient les plus faibles étaient l’Irlande (22,3 % du PIB), le Chili (21,1 %) et le Mexique (16,1 %).

Quels prélèvements obligatoires ?

Souvent, la notion de prélèvement obligatoire est réduite à celle de l’impôt. Or, dans le cas présent, ce que mesure l’OCDE est bien plus large. Les analystes prennent ici en compte l’ensemble des montants prélevés par la collectivité afin de financer le fonctionnement des services publics et celui des systèmes de redistribution. Concrètement viennent ainsi s’additionner les impôts et les taxes payés par les personnes et les entreprises, mais aussi l’ensemble des cotisations sociales destinées à financer l’assurance maladie ou encore les retraites. Outre le montant global des prélèvements obligatoires, il est donc intéressant d’observer leur composition.

En France, par exemple, les impôts sur les revenus et sur le bénéfice des entreprises représentent 25,1 % de ses prélèvements obligatoires, contre 33,5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE, 32,7 % en Allemagne et 62,1 % au Danemark (dans lequel la Sécurité sociale est financée par l’impôt).

En fait, dans notre pays, le gros des prélèvements obligatoires correspond aux cotisations sociales. Elles représentent, à elles seules, 34,9 % des prélèvements (soit 16,1 % de notre PIB), contre 32,7 % en Allemagne et 33,4 % dans l’ensemble de l’OCDE.

On peut également noter que les taxes à la consommation représentent, en France, 24,9 % des prélèvements. Un ratio relativement faible lorsqu’on le compare à celui de nos voisins : 26,1 % en Allemagne, 32,7 % au Danemark et plus de 40 % en Hongrie et en Grèce.

Frédéric Dempuré