31.01.20

Après 47 ans de vie commune, le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) se sont officiellement séparés le 31 janvier dernier. Pour autant, plus de 3 ans et 7 mois après le vote du Brexit, rien n’est encore réglé. S’ouvre ainsi une période dite de transition pendant laquelle les responsables de l’UE et le gouvernement de Boris Johnson doivent trouver un accord encadrant les futurs rapports, notamment économiques, entre le Royaume-Uni et l’UE.

À peine 11 mois

Officiellement, la période de transition court du 31 janvier au 31 décembre 2020. Les parties prenantes disposent donc de 11 mois pour trouver un accord, puis pour le faire adopter par les parlements nationaux de chaque pays membre. Un calendrier qui, si l’on tient compte du temps de mise en place des premières rencontres et d’organisation des consultations nationales finales, ne laisse que peu de place aux phases de négociations, pourtant cruciales. À Bruxelles, rares sont ceux qui jugent l’opération jouable compte tenu de la complexité et de la variété des sujets à traiter. Pour eux, une prolongation de la période de transition (au maximum de 2 ans) sera, sans doute, nécessaire pour aboutir à un accord. Une hypothèse que, pour le moment, Boris Johnson, qui s’est fait élire sur la promesse de sortir rapidement de l’UE, rejette en bloc.

Presque comme avant

La période de transition n’apporte que peu de changements. La libre circulation des citoyens entre le Royaume-Uni et les pays de l’UE est toujours assurée et les droits des expatriés sont garantis d’un côté comme de l’autre de la Manche.

Du point de vue des échanges de biens, de services et de capitaux, là encore, aucun changement n’est à noter. En fait, les quelques modifications déjà à l’œuvre sont essentiellement politiques. Le Royaume-Uni, même s’il contribue encore au budget de l’UE (et bénéficie en contrepartie des subventions de Bruxelles), ne prend plus part aux décisions. Les 73 eurodéputés britanniques n’ont ainsi plus le droit de siéger et les prochains sommets européens se tiendront sans représentants d’outre-Manche. Quant au drapeau du Royaume-Uni, il a déjà été décroché des sites de l’Union européenne.

Frédéric Dempuré