17.12.19

Lors de sa dernière conférence de presse organisée le jeudi 12 décembre, la Fédération française du bâtiment (FFB) a présenté ses prévisions de croissance de l’activité du secteur pour 2020. Une année placée sous le signe du ralentissement, prévient la FFB, qui anticipe une progression de la production de seulement 0,8 % après une hausse réévaluée à 1,2 % en 2019. Du côté des bonnes nouvelles, les professionnels du bâtiment pourront s’appuyer sur un contexte économique porteur. La mise en place des mesures « pouvoir d’achat » prises suite à la crise des « gilets jaunes » redynamiseront légèrement la consommation des ménages avec un impact favorable sur les dépenses d’entretien courant des logements. Parallèlement, la faiblesse des taux d’intérêt va continuer de maintenir à un niveau record les transactions dans l’immobilier ancien. De quoi anticiper une légère embellie du segment de l’entretien-amélioration, qui peine à décoller ces dernières années. La FFB table ainsi sur une hausse de 0,9 % de l’activité après une quasi atonie en 2019 et 2018 (+ 0,2 %).

Le résidentiel neuf décroche

Dans le neuf, les prévisions sont moins réjouissantes. La production devrait ralentir à 0,5 % après une année 2019 qui s’était finalement bien terminée (+ 2,4 %). La croissance va continuer d’être portée par le non résidentiel qui, bien qu’en décélération, restera dynamique (+ 2,8 % après + 5,1 % en 2019). Un retournement est, en revanche, attendu dans le résidentiel neuf où l’activité devrait reculer de 1 %, après 4 années de croissance. Une situation qui tient uniquement au repli de la construction de logements collectifs alors que le secteur des maisons individuelles devrait confirmer son rebond amorcé sur la seconde moitié de 2019. Au final, la FFB anticipe un volume de 400 000 mises en chantier sur l’année, soit un repli de 8 000 unités par rapport à 2019.

Une croissance sous condition

En dépit des mauvais chiffres de la construction neuve de logements, l’activité du BTP restera soutenue en 2020, tout du moins jusqu’à l’été, avec des carnets de commandes encore bien garnis pour l’instant. Mais les inquiétudes ne manquent pas pour les prochains mois. Réforme du CITE, augmentation des coûts de construction, difficultés à recruter… le contexte restera tendu pour les entreprises du bâtiment et les marges seront sous pression. De plus, ces prévisions restent suspendues à deux conditions, prévient la FFB : d’une part, que le PTZ neuf, qui devait voir son périmètre encore raboté en 2020, soit effectivement maintenu en zones B2 et C et, d’autre part, qu’il n’y ait pas de durcissement brutal des règles prudentielles s’imposant aux établissements de crédit.

Les Échos Études